Qu'est-ce que la cryptomonnaie Ethereum Bridged ZED20 (ETH.z) ?

Si vous avez entendu parler de ETH.z, la cryptomonnaie présentée comme une « stablecoin bridgée sur Ethereum », méfiez-vous. Ce n’est pas ce qu’elle prétend être. À première vue, le nom semble rassurant : « Ethereum Bridged » suggère une connexion fiable au réseau Ethereum, et « ZED20 » évoque une technologie moderne. Mais derrière ce jargon, se cache un projet rempli de contradictions, de données fausses et de signaux d’alerte rouges qui en font l’un des tokens les plus douteux de 2025.

Un nom trompeur : pas sur Ethereum, mais sur BNB Smart Chain

Le premier piège est dans le nom lui-même. ETH.z est présenté comme « bridgé sur Ethereum », ce qui impliquerait qu’il fonctionne sur le réseau Ethereum, comme les tokens ERC-20. Pourtant, il n’y a aucune trace de ce token sur Ethereum. Il est entièrement basé sur la BNB Smart Chain (BEP20), un réseau différent, géré par Binance. C’est une erreur technique ? Non. C’est une tromperie délibérée. Les projets légitimes n’utilisent jamais des noms qui induisent en erreur. Si un token est sur Binance, il s’appelle BNB-ETH ou BSC-ETH. Pas « Ethereum Bridged ». Ce nom est conçu pour profiter de la réputation d’Ethereum, la plus ancienne et la plus fiable plateforme de smart contracts.

Un marché de 35 milliards de dollars ? Impossible.

CoinMarketCap affiche une capitalisation boursière de 35,41 milliards de dollars pour ETH.z. Cela le placerait dans le top 5 des cryptomonnaies mondiales, devant des géants comme Solana ou XRP. Mais voici le problème : il n’y a que 10 millions de jetons en circulation - et seulement 671 porteurs. Cela signifie que chaque jeton vaudrait environ 3 500 dollars. Pourtant, le prix réel sur Kriptomat a atteint 2 803 € - ce qui est impossible pour une « stablecoin » censée valoir 1 dollar. Et si 671 personnes détiennent 35 milliards de dollars en cryptos, cela veut dire que quelques individus détiennent presque tout. Dans la vraie vie, Bitcoin a plus de 40 millions de porteurs. ETH.z a moins de porteurs que certaines petites entreprises ont d’employés. C’est un indicateur clair : ce n’est pas un marché, c’est un mirage.

Stablecoin ? Non, c’est une spéculation sauvage

ETH.z est présenté comme une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie liée 1:1 au dollar américain. Une stablecoin sérieuse, comme USDC ou USDT, garde des réserves en dollars réels, vérifiées chaque mois par des cabinets d’audit indépendants. ETH.z ? Aucune preuve de réserves. Aucun rapport d’audit. Aucune transparence. Et pourtant, son prix a grimpé jusqu’à 2 803 €. Une stablecoin ne peut pas fluctuer de 2 800 % en quelques mois. Cela ne prouve pas qu’elle est stable - ça prouve qu’elle est spéculative. C’est exactement le comportement d’un meme coin ou d’un scam, pas d’un outil de paiement ou de réserve de valeur.

Un audit « haut risque » avec des détails cachés

L’audit de sécurité effectué par Cyberscope lui attribue une note de 55 % - une note « Haut Risque ». Cela veut dire que le code du contrat intelligent contient des vulnérabilités connues. Les experts en sécurité considèrent qu’un score en dessous de 70 % est dangereux. Pourquoi ne pas publier les détails de l’audit ? Parce que s’ils étaient rendus publics, tout le monde verrait les failles. Les projets légitimes publient leurs audits en entier. Ils les font passer par plusieurs firmes. ETH.z n’a qu’un seul audit, opaque, et il est suffisamment mauvais pour qu’on le cache. Si vous envoyez des fonds vers ce contrat, vous risquez de les perdre pour toujours - et personne ne pourra vous aider.

Aucune communauté, aucun développement, aucune transparence

Un vrai projet crypto a une communauté. Des développeurs actifs sur GitHub. Des discussions sur Discord. Des mises à jour sur Twitter. ETH.z ? Rien. Aucun dépôt GitHub. Aucun blog officiel. Aucun forum. Aucune discussion significative sur Reddit ou Telegram. Les seules mentions sont sur des sites de prix comme CoinMarketCap, qui eux-mêmes affichent des données contradictoires. Kriptomat, par exemple, affiche « NaN » pour la quantité en circulation - ce qui signifie que leur système ne peut même pas calculer ce qu’il y a. Comment un projet peut-il avoir 35 milliards de dollars de capitalisation sans qu’aucun développeur ne publie un seul code, sans qu’aucun utilisateur ne parle de son expérience ? La réponse : il ne peut pas. Il n’existe pas en tant que projet réel.

Comment l’acheter ? Et pourquoi vous ne devriez pas

Sur Binance, vous ne pouvez pas acheter ETH.z directement. Il n’est pas listé sur les plateformes centrales. Les seuls moyens d’y accéder sont via des échanges décentralisés (DEX), comme PancakeSwap. Mais là, vous entrez dans un monde sans protection. Pas de garantie. Pas de service client. Pas de possibilité de remboursement. Et vous devez payer des frais de gaz sur BNB Smart Chain - souvent plus chers que la valeur réelle du jeton. Les guides qui vous disent « c’est facile » ne vous disent pas que vous êtes en train de risquer votre argent sur un contrat qui pourrait être piraté demain. Et même si vous le vendez, personne ne vous rachètera à un prix élevé. Il n’y a pas de demande réelle. Juste des spéculateurs qui tentent de vendre à d’autres.

Le vrai but : un scam ou une erreur de données ?

Deux possibilités. Soit c’est un scam conçu pour attirer des investisseurs naïfs avec un nom rassurant, une capitalisation artificielle et un récit de « stablecoin bridgée ». Soit c’est une erreur de données - un bug dans les systèmes de CoinMarketCap ou d’autres plateformes qui ont mal interprété un autre jeton. Mais même dans ce cas, le fait que des sites comme Kriptomat affichent des prix de 2 800 € et une quantité « NaN » montre que ce token n’est pas géré par une équipe sérieuse. Les erreurs de données ne durent pas des mois. Elles sont corrigées. Ici, rien n’est corrigé. Ce qui suggère que ce n’est pas une erreur. C’est une illusion.

Conclusion : Évitez ETH.z à tout prix

ETH.z n’est pas une innovation. Ce n’est pas une stablecoin. Ce n’est pas une technologie bridgée. C’est un projet sans équipe, sans communauté, sans transparence, avec des données incohérentes et un risque élevé de perte totale. Il n’a aucune place dans un portefeuille crypto sérieux. Les vraies stablecoins - USDC, USDT, DAI - sont transparentes, auditées, et utilisées dans des milliers de projets DeFi. ETH.z ? Il n’est utilisé nulle part. Il n’est pas accepté par des marchands. Il n’est pas intégré dans des applications. Il n’existe que comme un chiffre sur un site de prix, créé pour tromper ceux qui ne vérifient pas les faits.

Si vous voyez quelqu’un vous proposer d’investir dans ETH.z, demandez : « Où sont les réserves ? Qui a audité le contrat ? Où est la communauté ? » Si la réponse est silencieuse, fuyez.