Angola : pourquoi la crise énergétique a entraîné l'interdiction du minage de cryptomonnaies

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Angola : pourquoi la crise énergétique a entraîné l'interdiction du minage de cryptomonnaies

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Comparaison avec les besoins énergétiques

Selon l'article, le minage consommait jusqu'à 15% de la production nationale, équivalent à environ 300 000 foyers.

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En plein été 2024, le gouvernement angolais a annoncé une interdiction du minage de cryptomonnaies pour sauver ce qui restait d’une grille électrique déjà au bord du gouffre. Ce n’est pas une décision politique contre la technologie, mais une réponse à une pénurie d’énergie qui menace les hôpitaux, les écoles et les foyers. Découvrez comment la crise énergétique a poussé l’Angola à verrouiller le secteur du minage, quelles mesures d’application ont été prises, et ce que cela signifie pour les mineurs, les investisseurs et les voisins africains.

Contexte énergétique d’Angola

Le pays compte Angola une nation d’Afrique centrale avec une population d’environ 39millions d’habitants. Sa capacité de production électrique est d’environ 5500MW, dont 55% provient de l’hydroélectricité. En période de sécheresse, les réservoirs du barrage de Cambambe descendent à moins de 40% de leur capacité, entraînant une chute de 30% de la production. Selon le rapport de l’Agence internationale de l’énergie de 2024, la consommation moyenne d’électricité par habitant ne dépasse que 420kWh par an, soit moins de 10% de la moyenne mondiale.

Le minage de cryptomonnaies : un gouffre énergétique

Les opérations de minage de cryptomonnaies utilisent la preuve de travail (Proof‑of‑Work) qui nécessite d’importantes quantités d’énergie pour résoudre des algorithmes complexes. Avant la mesure d’avril2024, le secteur consommait entre 50 et 200MW, soit l’équivalent de 300000 foyers, représentant près de 15% de l’énergie disponible pendant les pics de demande. Une étude du Ministère de l’Énergie et de l’Eau décrite en mars2024 que le minage de Bitcoin nécessitait 1440kWh par pièce minée, soit 40fois plus qu’une transaction bancaire traditionnelle. Raid nocturne d'Interpol saisissant ASIC et GPU dans un entrepôt sombre.

Détails de la réglementation angolaise

Le texte adopté en avril2024 criminalise toute installation de minage consommant plus de 10kW de façon continue sans autorisation de l’Agence nationale de l’électricité (INE) l’organisme chargé de la gestion du réseau électrique angolais. Les contrevenants encourent 1 à 5ans de prison et la confiscation obligatoire du matériel. La sanction s’applique tant aux ASIC appareils spécifiques au minage qui consomment jusqu’à 3200W chacun qu’aux rigs GPU stations graphiques consommant en moyenne 1500W.

Application de la loi : l’opération Serengeti 2.0

Entre juin et août2025, l’Interpol l’organisme de police internationale qui a mené l’opération Serengeti 2.0 a coordonné 18 pays africains et le Royaume‑Uni pour démanteler les fermes clandestines. Les forces de l’ordre angolaises ont saisi 25 centres illégaux, 60 ressortissants chinois, 8300 ASIC et 15000 cartes graphiques, pour une valeur totale d’environ 37,2M$.

Comparaison de la consommation énergétique - Avant vs Après l’interdiction
Paramètre Avant avril2024 Après octobre2025
Capacité minage totale (MW) ≈150MW (estimation) 0MW (interdiction totale)
Part de la grille nationale ≈15% ≪1%
Défaillances du réseau liées au minage 40% des pannes majeures 0% (découvertes)
Émissions de CO₂ associées ≈12000t/an ≈0t/an
Site solaire de minage pilote avec panneaux, rig lumineux et ingénieur optimiste.

Impacts socio‑économiques

Les communautés proches des fermes clandestines ont signalé des explosions de transformateurs, des hausses de factures de 22% en 2023 et des salles d’opération hospitalières contraintes à l’usage de générateurs. Un sondage réalisé en juillet2025 par Sonangol le géant pétrolier angolais qui a mené l’enquête énergétique nationale montre que 78% des répondants soutiennent la mesure même si 45% craignent une perte d’opportunités d’investissement.

Du côté des mineurs, les opérateurs chinois - attirés par un tarif de 0,03$/kWh, moitié du prix mondial - ont vu leurs coûts grimper de 35% lorsqu’ils ont dû recourir à des générateurs diesel en raison des coupures de réseau. Certains ont même été contraints d’abandonner leurs activités, déplaçant leurs installations vers la Namibie où le coût de l’électricité s’élève à 0,12$/kWh, réduisant les marges de 60% malgré un environnement réglementaire plus souple.

Comparaison régionale en Afrique australe

Par rapport à ses voisins, l’Angola a adopté la mesure la plus sévère. Le South‑African Department of Mineral Resources taxe les exploitations de minage à hauteur de 15% de leur consommation énergétique, générant 120M$ de revenus annuels pour réhabiliter le réseau. Le Kazakhstan a introduit le minage avec du gaz de pétrole liquéfié, réduisant ses émissions de 1,2Mt de CO₂ par an. Le modèle angolais illustre un dilemme : sécuriser l’accès à l’énergie de base versus exploiter une activité à forte valeur ajoutée mais énergivore. Perspectives d’avenir

Perspectives d’avenir

Le gouvernement a annoncé un projet pilote de minage alimenté à 100% par le solaire hors‑réseau, toutefois aucune autorisation n’a encore été accordée. Le World Bank Energy Sector Management Assistance Programme prévoit 15M$ d’appui technique pour développer des cadres d’allocation d’énergie en Angola d’ici 2027. Le BloombergNEF prévoit que le nouveau barrage CambambeIII, si achevé en 2028, ajoutera 1150MW, rendant le pays potentiellement attractif pour un minage réglementé.

En attendant, les capteurs intelligents déployés en juillet2025 permettent de détecter les signatures de hash‑rate en moins de 72heures, rendant la réapparition d’opérations illégales difficile. Les analystes de Standard Bank estiment que la grille devra atteindre une fiabilité de 90% avant que le gouvernement ne revoie sa position, ce qui ne devrait se produire qu’en 2029‑2030.

Foire aux questions

Pourquoi l’Angola a‑t‑il interdit le minage de cryptomonnaies?

La raison principale est la pénurie d’énergie : le minage consommait jusqu’à 15% de la production nationale, entraînant des coupures généralisées et des risques de sécurité électrique.

Quelles sont les sanctions pour les contrevenants?

Les peines vont de un à cinq ans de prison, accompagnées de la confiscation de tout l’équipement de minage, évalué à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Quel était le volume d’équipement saisi lors de l’opération Serengeti2.0?

Les forces ont saisi 8300 ASIC, 15000 cartes graphiques, 25 fermes, 45 stations d’alimentation illégales et 60 ressortissants chinois.

Le minage pourra‑t‑il revenir sous forme régulée?

Le gouvernement a évoqué un projet pilote alimenté uniquement par l’énergie solaire hors‑réseau, mais aucune autorisation n’est encore délivrée. Une régulation ne sera envisagée que lorsque la fiabilité du réseau dépassera 90%.

Quels sont les impacts économiques de l’interdiction?

L’interdiction a libéré jusqu’à 150MW pour les services publics, réduit les pannes de réseau de 40% et permis la redistribution de l’équipement saisi vers les universités et les projets e‑gouvernementaux.

Cryptomonnaies

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23 Commentaires

  • Andy Baldauf
    Andy Baldauf dit:
    octobre 20, 2024 at 05:40

    Yo, c'est clair que l'Angola n'a pas besoin de siphonner plus d'énergie pour du minage aléatoir.
    Chaque kilowatt qui part pour des cryptos, c'est un kilowatt qui disparait des foyers qui galèrent déjà.
    On devrait pousser les gouvernements à prioriser l'électricité domestique avant de se lancer dans des projets qui consomment comme des monstres.

  • James Schubbe
    James Schubbe dit:
    octobre 20, 2024 at 08:26

    Le big‑biz veut qu’on garde le minage, ça sent le piège :)

  • Filide Fan
    Filide Fan dit:
    octobre 20, 2024 at 11:13

    Il faut d’abord comprendre que la crise énergétique en Angola n’est pas qu’une simple statistique, c’est une réalité qui touche chaque ménage.
    Lorsque 15 % de la production nationale est détournée vers le minage, cela signifie que des centaines de milliers de foyers voient leurs factures grimper.
    Ces chiffres ne sont pas anodins, ils traduisent une pression supplémentaire sur un réseau déjà sous‑stress.
    Le gouvernement a donc pris une décision qui, bien qu’impopulaire auprès de certains investisseurs, protège le bien‑être collectif.
    En outre, le minage de cryptomonnaies consomme une énergie que l’on pourrait ré‑orienter vers des projets d’électrification rurale.
    Imaginez les écoles qui pourraient être alimentées, les cliniques qui pourraient fonctionner sans coupures.
    C’est exactement ce que les experts recommandent : ré‑affecter les ressources vers les besoins fondamentaux.
    Ne sous‑estimez pas l’impact d’une politique qui priorise le peuple plutôt que le profit des plateformes numériques.
    De plus, cette interdiction envoie un signal fort aux opérateurs qu’ils doivent repenser leurs modèles économiques.
    Ils pourraient investir dans des sources d’énergie renouvelable, réduisant ainsi leur empreinte carbone.
    Cela créerait des emplois verts, stimulant l’économie locale de façon durable.
    En fin de compte, chaque kilowatt‑heure économisé pour le minage est un kilowatt‑heure gagné pour les foyers.
    Cette réallocation peut sembler minime à première vue, mais cumulée, elle a un effet boule de neige.
    Alors, même si le minage était séduisant, la réalité du terrain impose des priorités différentes.
    Continuons à soutenir les initiatives qui placent l’humain et la stabilité énergétique au cœur des décisions !

  • Veerle Lindelauf
    Veerle Lindelauf dit:
    octobre 20, 2024 at 14:00

    D’accord, je vois ton point, mais n’oublie pas que les données officielles peuvent être manipulées, genre les chiffres de production parfois gonflés.
    Il faut rester critique tout en cherchant des solutions concrètes pour les familles.

  • Julie Collins
    Julie Collins dit:
    octobre 20, 2024 at 16:46

    Wouah, c’est carrément un tsunami énergétique que le minage peut causer !
    Je me demande comment les opérateurs vont réinventer leurs rigs pour être plus verts, genre en branchant des panneaux solaires ultra‑efficaces.
    Cette crise pourrait être le catalyseur d’une vraie révolution énergétique en Angola.

  • Gerard S
    Gerard S dit:
    octobre 20, 2024 at 19:33

    Effectivement, le contexte local impose de repenser le modèle économique du minage.
    Il serait judicieux d’intégrer les savoir‑faire traditionnels dans la transition énergétique, afin de respecter les cultures locales tout en innovant.

  • BACHIR EL-KHOURY
    BACHIR EL-KHOURY dit:
    octobre 20, 2024 at 22:20

    Le minage bouffe trop d'électricité il faut couper ça maintenant pas plus

  • Jean-Léonce DUPONT
    Jean-Léonce DUPONT dit:
    octobre 21, 2024 at 01:06

    Le minage utilise environ 300 000 foyers d’énergie, c’est un chiffre énorme.

  • Mariana Suter
    Mariana Suter dit:
    octobre 21, 2024 at 03:53

    Exact, et cette surconsommation met en danger la stabilité du réseau, donc on doit agir rapidement.

  • Jeroen Vantorre
    Jeroen Vantorre dit:
    octobre 21, 2024 at 06:40

    Franchement, c’est du sabotage économique quand on laisse le minage drainer les ressources nationales ; on parle de « energy theft » à grande échelle, un vrai cas de « resource misallocation » qui fragilise la souveraineté énergétique du pays.

  • Jean-François Kener
    Jean-François Kener dit:
    octobre 21, 2024 at 09:26

    Il est essentiel de considérer les différents acteurs et de chercher un consensus qui protège à la fois les besoins domestiques et les ambitions technologiques du pays.

  • Denis Kiyanov
    Denis Kiyanov dit:
    octobre 21, 2024 at 12:13

    Imaginez le jour où l’Angola pourra dire adieu aux coupures, grâce à une énergie libérée du minage ! C’est possible si on s’unite et on pousse les décisions audacieuses dès maintenant.

  • Mathisse Vanhuyse
    Mathisse Vanhuyse dit:
    octobre 21, 2024 at 15:00

    Je ressens vraiment l’énergie de ce débat, c’est comme un feu d’artifice d’idées qui éclate, mais il faut canaliser ce dynamisme vers des projets concrets.

  • Stéphane Couture
    Stéphane Couture dit:
    octobre 21, 2024 at 17:46

    Ce gouvernement joue aux apprentis sorciers, à croire qu’ils peuvent contrôler le flux énergétique comme on branche une TV.

  • James Coneron
    James Coneron dit:
    octobre 21, 2024 at 20:33

    En vérité, cette prétendue interdiction du minage n’est qu’une façade soigneusement orchestrée par les élites financières qui, derrière les rideaux, manipulent les données de production pour maintenir leur hégémonie sur le marché des cryptomonnaies, tout en prétendant protéger la population ; ils utilisent des rapports falsifiés, des rapports de consommation gonflés et profitent de la désinformation pour détourner l’attention du public, créant ainsi un climat de peur qui leur permet de consolider le contrôle sur les ressources énergétiques et d’imposer leurs propres agendas néolibéraux sans aucune transparence.

  • Anne Sasso
    Anne Sasso dit:
    octobre 21, 2024 at 23:20

    En effet, la décision d’interdire le minage reflète une volonté de prioriser le bien‑être collectif ; cependant, il convient d’évaluer les impacts économiques potentiels et d’explorer des alternatives viables pour les investisseurs concernés.

  • Nadine Jansen
    Nadine Jansen dit:
    octobre 22, 2024 at 02:06

    Il est impératif d’analyser méthodiquement les données afin de déterminer si l’interdiction du minage constitue une mesure proportionnée aux enjeux énergétiques du pays.

  • Anne-Laure Pezzoli
    Anne-Laure Pezzoli dit:
    octobre 22, 2024 at 04:53

    Votre analyse est pertinente ; toutefois, il serait judicieux d’inclure une perspective sociétale afin d’apprécier pleinement les conséquences sur les populations les plus vulnérables.

  • Denis Enrico
    Denis Enrico dit:
    octobre 22, 2024 at 07:40

    Ce clivage énergétique n’est qu’une farce orchestrée par les « puces de l’ombre » qui tirent les ficelles derrière le rideau, manipulant les masses avec des promesses vaines.

  • kalidou sow
    kalidou sow dit:
    octobre 22, 2024 at 10:26

    Il est absurde de prétendre que les intérêts nationaux sont sacrifiés ; au contraire, la souveraineté énergétique est renforcée par cette interdiction qui protège le peuple contre les spéculateurs étrangers.

  • Juliette Kay
    Juliette Kay dit:
    octobre 22, 2024 at 13:13

    Permettez‑moi de contester l’idée selon laquelle toute interdiction constitue une entrave au progrès technologique ; il est possible d’envisager une régulation équilibrée qui concilie innovation et sécurité énergétique.

  • Anais Tarnaud
    Anais Tarnaud dit:
    octobre 22, 2024 at 16:00

    Ah, la douce illusion de la régulation ! On parle toujours d’équilibre, mais au final, ce ne sont que des paroles creuses qui masquent des intérêts cachés.

  • isabelle monnin
    isabelle monnin dit:
    octobre 22, 2024 at 18:46

    Continuons à partager des informations fiables et à soutenir les initiatives qui visent à garantir une énergie stable pour tous les Angolais.

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